Titre: La liseuse
Auteur: Paul Fournel. lien vers le site de l'auteur.
Éditeur: POL,janvier 2012
Le début de L'histoire: Paul
Dubois est un vieil éditeur un peu désabusé. Comme chaque
vendredi, il s'apprête à emporter son tas de manuscrits à lire
pour le week-end. Comme à chaque fois, il va s'endormir sur la pile
car "depuis des lunes, il ne lit plus, il
relit… C’est la même histoire d'un mec qui rencontre une fille
mais il est marié et elle a un copain…"
Pourtant, ce soir là, " alors que
la maison est plongée toute entière dans un silence de vieux
papiers" une stagiaire envoyée par Meunier, le grand patron,
lui apporte un eBook contenant tous les manuscrits du week-end.
Cette chose noire et froide semble tout
d'abord bien hostile à ce papy papivore bon vivant et sensuel qui
aime le boire et le manger roboratif et qui renifle les manuscrits
parce qu’une « page bien sentie est une page déjà
lue »
« Je suis le fantôme du lecteur
que je fus » déclare t-il se préparant malgré tout à partir
à la campagne avec sa femme Adèle, attachée de presse dans
l’édition. Il a horreur de la campagne, c’est pour cette
raison qu’il y va tous les week-end, sans doute parce qu’il a
érigé le saugrenu comme art de vivre pour échapper le mieux
possible à l’ennui qui guette »Maintenant il va lui falloir
une pochette spéciale pour y glisser sa liseuse et dire adieu à son
vieux cartable adoré dont il va devoir se séparer pour cause de
flottement dans son sac. Il en profite donc pour lui adresser une
déclaration d’amour avant de renouer avec son parcours habituel
qui passe en dessous de l’arbre où il aime lire ses poèmes
favoris, poèmes dont il sait que son patron ne voudra pas les
publier…
Avis
Cette entrée en matière peut faire
accroire que nous allons subir un roman nostalgique sur la probable
disparition du livre que menace la vilaine édition électronique.
Que nenni, beaucoup plus subtil, l’histoire est certes écrite par
un amoureux du livre et de la littérature conscient des
bouleversements à l’œuvre. Cependant l’histoire contient un
secret qui ne vous sera révélé qu’à la fin…Parfois
impertinent, toujours drôle et plein d’une verve tendre,l’
érudit adresse un pied de nez aux lecteurs trop sages qui ne vont
pas manquer de dire :c’est quoi ce truc ! Vous allez
adorer ou détester ! Sa loufoquerie m’incline à
qualifier le récit d’ornithorynque littéraire.
Nous suivons l’éditeur dans le
pragmatique exercice de son métier à la rencontre de ses auteurs de
ses libraires, nous apprenons que la maison était avant son bébé,
elle porte d’ailleurs encore son nom mais si Dubois est aujourd’hui
relégué au rang de simple employé et se sent sur un siège
éjectable il n’est pas de celui dont on fait les flûtes et
pour être en fin de parcours il ne se laissera pas enterrer tout de
suite. Il aide donc quelques jeunes stagiaires à inventer: une
maison d’édition d’un tout nouveau genre qui s’appellera Au
coin du bois et faisant la part belle au numérique et aux jeux
littéraires. Si ce roman n’est peut-être pas le meilleur
que j’ai lu cette année, je m’y suis sentie comme dans des
pantoufles. On s’y glisse facilement, ça sent le bon petit plat
mitonné et le sourire en coin,c’est attachant comme du Blondin, ça
se lit à grandes lampées joyeuses. Avec le temps les choses
deviennent moins gaies, le petit bistrot du coin où il aimait
emmener ses auteurs ferme pour être remplacé par un chinois, les
amours se meurent, il est vrai mais… Le sujet de l’histoire c’est
aussi l’amour de la lecture qui lui restera inchangé et se
transmettra quelque soit le support :papier,numérique c’est
le livre qui peut être a la fin fera dire si la vie vaut la peine de
continuer à être lue. Un livre qui sur ce plan là devrait donc
intéresser ceux qui partagent ce bonheur là.
« Extrait
« Les livres forment
maintenant un rempart sur le bord de ma table. Le carton où ils
retourneront lorsqu’ils seront lus est posé sur le parquet. Je
suis enfin derrière une muraille de livres. Chaque jour je me suis
dit : « il faut que tu lises ça. » » »Si
j’avais le temps je lirais ça. » »Quand je pense que
je n’ai toujours pas lu ça ». »Ils ont de la chance
ceux qui peuvent lire en liberté. » »Si seulement
j’avais lu ça, je serais un bien meilleur lecteur… »
Maintenant ils sont là, devant moi.
Les Belle du seigneur,Les Tiers livre,Les Bûcher des vanités,les
Bardanes par exemple,Les coup de dé, les Trente et un au cube,les
Habits noirs,les Tours du jour en quatre-vingts mondes, les poèmes
en langage enfançon du capitaine Papillon. »
Sur l’auteur, il est écrivain,
éditeur, animateur culturel,oulipien et cycliste tel qu’il le dit
lui même dans sa bio. J’avais déjà lu et apprécié son style
dans son Poil de cairote paru en 2004 au Seuil. Chroniques
qu’il tint au cours des trois ans durant lesquels il travailla au
Caire.
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