Chroniques de la révolution égyptienne de Alaa El Aswany

Titre: Chroniques de la révolution égyptienne

Traduit de l'arabe et préfacé par Gilles Gauthier

Auteur: Alaa El Aswany

Éditions Actes Sud, novembre 2011

  « La Démocratie est la solution» Si l'auteur termine ainsi la plupart des articles regroupés dans ce recueil , c'est en réaction au slogan «l'islam est la solution » slogan employé pendant la révolution par certains. Rappelons que l'ancien régime Moubarak était en place depuis 30 ans et qu'il tenta de perpétuer par transmission héréditaire le pouvoir à son fils Gamal.

L'auteur qui est dentiste a publié trois livres, tous chez Actes Sud: L'immeuble Yacoubian, Chicago et J'aurais voulu être égyptien. Écrivain et militant politique, il a participé aux manifestations du côté de l'opposition, il prend position dans la presse , au cours de conférences pour défendre la démocratie.

Ces articles proposent un point de vue original sur la société égyptienne en témoignant de son état de délabrement à travers des thèmes tels que l'injustice, la corruption, la fraude électorale, la répression policière, la torture, l'extrémisme islamiste et l'exil. Les 183 articles parus dans la presse égyptienne pendant ces trois dernières années sont d'abord parus en trois volumes en Égypte. La présente traduction a retenue 45 articles en les classant en trois grandes catégories: La présidence et la succession, le peuple et la justice sociale et Liberté de parole et répression politique. Ce livre est un plaidoyer pour la liberté et la démocratie seule capable selon l'auteur de travailler à la renaissance égyptienne.

L'auteur continue à écrire dans le quotidien El Masri El Yom « toujours sans concession contre la tentative de dévoiement qui est en cours » En effet comme l'explique le préfacier, le vieux régime n'est pas mort avec le départ de l'ancien dictateur. »Le pouvoir intérimaire, en grande partie constitué d'éléments anciens, est encore mal installé »

De ce livre très riche et passionnant, je dirais qu'il serait un formidable matériau pour bâtir un roman ou des nouvelles. D'ailleurs chaque chroniques débutent pas une anecdote. Avec cette dernière lecture, je clos  la sélection 2012 du Prix du Télégramme. Si l'ouvrage ne comporte aucune difficulté de lecture particulière, je l'ai trouvé un peu difficile à lire d'une seule traite. Le spectacle brut de l'ignominie d'un gouvernement corrompu et d'une société meurtrie n'est pas un spectacle très facile à contempler. Pourtant c'est un livre de qualité, à la fois émouvant et qui engage à la réflexion. La fin des votes est pour demain, pour moi ce livre fait partie du trio gagnant!