Titre: Une anglaise à bicyclette
Auteur: Didier Decoin, juillet 2011
Éditeur: Stock
J'étais dubitative en entamant ce livre. Prix Goncourt en 1977, la bibliographie et scénographie de Didier Decoin, écrivain scénariste sont consistantes! Ce type de littérature dite "romanesque" ne m’attire pas trop d'habitude. Cependant l'obligation professionnelle m'enjoignait d'enfourcher cette "Anglaise à bicyclette". Je m'attelais donc à ces 374 pages pas si indigestes que je le craignais finalement. L'évocation historique n'est pas aussi fluide que par exemple celle de Prodigieuse créatures roman de Tracy Chevalier qui se déroule à peu prés à la même époque, cependant j'ai apprécié d'apprendre une foule de petites choses de façon assez ludique. L'histoire débute par le récit d'une tragédie. Nous sommes en 1890 dans le Dakota du Sud pendant le massacre de Wounded Knee où plusieurs centaines d'indiens de la tribu des Lakotas furent tués par l'armée des États-Unis. Ehawee fillette d'à peine 4 ans dont les parents viennent d'être tués là est recueillie par Jayson Flannery . Ce photographe anglais venu sur place pour réaliser quelques portraits de vieilles femmes Lakotas se voit obligé de photographier les militaires meurtriers du 7e de cavalerie. Se rendant ensuite à l'église épiscopale le révèrent Cook lui demande de déposer Ehawee dans un orphelinat à New York sur le chemin de son retour pour l' Angleterre. Les environs ne sont en effet pas très sûrs pour cette petite fille orpheline Lakota entre fermiers américains revanchards et population indienne à la dérive. La cohabitation commence péniblement lorsqu'ils montent ensemble dans le train, la fillette est terrorisée à tel point qu'elle pense qu'il va la tuer pour la dévorer. A son arrivée il ne pourra cependant se résoudre à abandonner cette "frimousse de lune". La lecture de Une étude en rouge de Conan Doyle va contribuer à infléchir sa décision. Le récit est contemporain de cet auteur qui apparait d'ailleurs comme personnage du roman. Pour Jayson la lecture de ce texte a valeur de prophétie car sa défunte femme l'appréciait beaucoup. Il adopte Ehawee qu'il rebaptise Emily, le premier nom à consonance anglaise qui lui passe par la tête et embarque avec elle pour l'Europe. Arrivé à Chippingham dans son manoir du Yorkshire, Jahson fera tout pour surmonter les obstacles et offrir une deuxième vie à Emily.
Auteur: Didier Decoin, juillet 2011
Éditeur: Stock
J'étais dubitative en entamant ce livre. Prix Goncourt en 1977, la bibliographie et scénographie de Didier Decoin, écrivain scénariste sont consistantes! Ce type de littérature dite "romanesque" ne m’attire pas trop d'habitude. Cependant l'obligation professionnelle m'enjoignait d'enfourcher cette "Anglaise à bicyclette". Je m'attelais donc à ces 374 pages pas si indigestes que je le craignais finalement. L'évocation historique n'est pas aussi fluide que par exemple celle de Prodigieuse créatures roman de Tracy Chevalier qui se déroule à peu prés à la même époque, cependant j'ai apprécié d'apprendre une foule de petites choses de façon assez ludique. L'histoire débute par le récit d'une tragédie. Nous sommes en 1890 dans le Dakota du Sud pendant le massacre de Wounded Knee où plusieurs centaines d'indiens de la tribu des Lakotas furent tués par l'armée des États-Unis. Ehawee fillette d'à peine 4 ans dont les parents viennent d'être tués là est recueillie par Jayson Flannery . Ce photographe anglais venu sur place pour réaliser quelques portraits de vieilles femmes Lakotas se voit obligé de photographier les militaires meurtriers du 7e de cavalerie. Se rendant ensuite à l'église épiscopale le révèrent Cook lui demande de déposer Ehawee dans un orphelinat à New York sur le chemin de son retour pour l' Angleterre. Les environs ne sont en effet pas très sûrs pour cette petite fille orpheline Lakota entre fermiers américains revanchards et population indienne à la dérive. La cohabitation commence péniblement lorsqu'ils montent ensemble dans le train, la fillette est terrorisée à tel point qu'elle pense qu'il va la tuer pour la dévorer. A son arrivée il ne pourra cependant se résoudre à abandonner cette "frimousse de lune". La lecture de Une étude en rouge de Conan Doyle va contribuer à infléchir sa décision. Le récit est contemporain de cet auteur qui apparait d'ailleurs comme personnage du roman. Pour Jayson la lecture de ce texte a valeur de prophétie car sa défunte femme l'appréciait beaucoup. Il adopte Ehawee qu'il rebaptise Emily, le premier nom à consonance anglaise qui lui passe par la tête et embarque avec elle pour l'Europe. Arrivé à Chippingham dans son manoir du Yorkshire, Jahson fera tout pour surmonter les obstacles et offrir une deuxième vie à Emily.
Tout d'abord la protéger de la suspicion
locale et des questions de Tredwell le constable. L’intégration
d'Emily sera parfaite, elle deviendra une jeune anglaise
éduquée puisque son tuteur lui achètera sa place au collège.
Cependant cette belle jeune femme aux yeux noirs et au teint bistre continue
d'éveiller la curiosité même si Jayson l'a depuis toujours
présentée comme la fille d’Immigrants Irlandais trop
pauvres pour l'élever eux mêmes. C’est notamment l'époque
de La British Brother's League
une ligue antisémite qui voyait l’étranger comme répugnant
d'une manière générale et où le parlement vote L'Aliens
Act destiné à limiter l'immigration. Même
si le texte vise d'abord les juifs d'Europe centrale et orientale il
peut cependant être appliqué à tout étranger. Or Emily
ne possède pas de passeport ... L'arrière plan social du roman
illustre certains aspects de l'époque victorienne avec la remise en
question du statut de la femme en particulier. C'est un temps où on voit
plusieurs mouvements apparaitre comme par exemple ceux des ligues de suffragettes, en particulier le WSPU (women's Social and political Union) réclamant le
droit de vote pour les femmes ainsi que le droit
à l'éducation. L'auteur invente le personnage du Docteur Lefferts, notable benêt
petit bourgeois bienpensant mais à morale de géométrie variable ( il était l'amant de la femme de Jayson) et
soutenant les théories les plus farfelues sur les femmes et le
sport. Car en effet un jour Jayson offrira une
bicyclette à Emily, cadeau qui changera sa vie en lui permettant de
sillonner les routes et de partir à la découverte de nouveaux
horizons en toute liberté. Bref un peu d'histoire, un peu de romance et du merveilleux (même si ce dernier aspect est l'un des moins convainquant) patiné d'histoire du féminisme,je me suis prise au jeu de cette lecture très distractive et qui à une place légitime en bibliothèque. J'ai déjà en tête une foule de noms de lecteurs dont ce roman fera le bonheur. On peut également faire des parallèles intéressants avec les questions contemporaines concernant l’immigration, les étrangers et les femmes.
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