vendredi 12 octobre 2012

Lointain souvenir de la peau de Russell Banks


Titre: Lointain souvenir de la peau
Auteur: Russell Banks
Éditeur: Actes sud,mars 2012
L'histoire: Le « Kid «  21 ans vit à Calusa, une ville côtière de Floride. A deux pas des marinas et des plages luxueuses, il fait partie de cette population de laissés pour compte de tous âges et de toutes conditions, contraints de vivre sous le viaduc Claybourne dans des taudis insalubres . Tels des bagnards autrefois, entravés par leurs chaînes, ils sont condamnés à porter un bracelet électronique pendant des années, après leur détention pour délinquance sexuelle. » Les délits sont très variés, allant du viol à exhibitionnisme si bien que s'organise parmi les hommes une hiérarchie dépendante de la gravité des crimes.Nous suivons l'histoire du Kid, jeune homme solitaire et naïf, totalement abandonné par sa mère depuis son arrestation. Il vit là sous une toile de tente avec son seul ami Iggy un iguane géant, dernier et lointain cadeau d'anniversaire d'Adèle sa mère nymphomane et démissionnaire. Il va bientôt être approché par un sociologue, brillant universitaire qui prépare une thèse sur les sans-habits et la délinquance sexuelle. Nous faisons la connaissance des personnages variées et parfois attachants qui gravitent autour du Kid:Larry Somerset autrefois sénateur de premier plan tombé pour pédophilie, Platon le Grec propriétaire du groupe électrogène où les résidents viennent recharger leurs bracelet électronique toutes les 48 heures,(voire plus) et Otis Rabbis 95 ans prétend-il et se targuant également d'être ancien boxeur . » On a du mal à savoir s'ils sont vingt à vivre sous le viaduc, ou cinquante, ou même cent. Leurs rares conversations se font à voix basse, en marmonnant, et se perdent dans la nuit sous l'effet de l'incessant martèlement de la circulation au-dessus et de la brise qui vient de la mer. » Cela fait des années qu'ils habitent là et tous le monde le sait et personne ne s'en soucis, jusqu'au jour où...

Avis: Un livre dense et palpitant qui vous tient en haleine jusqu'à la fin. Au delà de l'aspect social et engagé du roman dénonçant l'absurdité d'une société qui stigmatise la déviance jusqu'au supplice tout en refusant de s'en prendre à la racine du mal c'est aussi l'histoire d'une rédemption impossible et d'un personnage terriblement attachant. C'est aussi un roman sociologique qui démontre comment certaines sociétés génèrent le mal en niant le corps et en en faisant peu à peu un objet strictement pornographique où malade. Ce roman se lit aussi parfois comme un roman d'espionnage au souffle épique et j'ai bien aimé le personnage très ambigu du professeur. J'ai particulièrement apprécié également la déambulation du kid dans les marais de Panzacolada et l'évocation de l'esprit des indiens qui semblent hanter les lieux. Époustouflant! A n'en pas douter mon coup de cœur de l'été!  

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