Titre:
Lointain souvenir de la peau
Auteur:
Russell Banks
Éditeur:
Actes sud,mars 2012
L'histoire:
Le « Kid « 21 ans vit à Calusa, une ville côtière
de Floride. A deux pas des marinas et des plages luxueuses, il fait
partie de cette population de laissés pour compte de tous âges et
de toutes conditions, contraints de vivre sous le viaduc Claybourne
dans des taudis insalubres . Tels des bagnards autrefois, entravés
par leurs chaînes, ils sont condamnés à porter un bracelet
électronique pendant des années, après leur détention pour
délinquance sexuelle. » Les délits sont très variés, allant
du viol à exhibitionnisme si bien que s'organise parmi les hommes
une hiérarchie dépendante de la gravité des crimes.Nous suivons
l'histoire du Kid, jeune homme solitaire et naïf, totalement
abandonné par sa mère depuis son arrestation. Il vit là sous une
toile de tente avec son seul ami Iggy un iguane géant, dernier et
lointain cadeau d'anniversaire d'Adèle sa mère nymphomane et
démissionnaire. Il va bientôt être approché par un sociologue,
brillant universitaire qui prépare une thèse sur les sans-habits
et la délinquance sexuelle. Nous faisons la connaissance des
personnages variées et parfois attachants qui gravitent autour du
Kid:Larry Somerset autrefois sénateur de premier plan tombé pour
pédophilie, Platon le Grec propriétaire du groupe électrogène où
les résidents viennent recharger leurs bracelet électronique toutes
les 48 heures,(voire plus) et Otis Rabbis 95 ans prétend-il et se
targuant également d'être ancien boxeur . » On a du mal à
savoir s'ils sont vingt à vivre sous le viaduc, ou cinquante, ou
même cent. Leurs rares conversations se font à voix basse, en
marmonnant, et se perdent dans la nuit sous l'effet de l'incessant
martèlement de la circulation au-dessus et de la brise qui vient de
la mer. » Cela fait des années qu'ils habitent là et tous le
monde le sait et personne ne s'en soucis, jusqu'au jour où...
Avis:
Un livre dense et palpitant qui vous tient en haleine jusqu'à la
fin. Au delà de l'aspect social et engagé du roman dénonçant
l'absurdité d'une société qui stigmatise la déviance jusqu'au
supplice tout en refusant de s'en prendre à la racine du mal c'est
aussi l'histoire d'une rédemption impossible et d'un personnage
terriblement attachant. C'est aussi un roman sociologique qui
démontre comment certaines sociétés génèrent le mal en niant le
corps et en en faisant peu à peu un objet strictement pornographique
où malade. Ce roman se lit aussi parfois comme un roman d'espionnage
au souffle épique et j'ai bien aimé le personnage très ambigu du
professeur. J'ai particulièrement apprécié également la
déambulation du kid dans les marais de Panzacolada et l'évocation
de l'esprit des indiens qui semblent hanter les lieux. Époustouflant!
A n'en pas douter mon coup de cœur de l'été!
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