La semaine
dernière, je recevais par mail l' affiche représentée ci-dessous à
propos de laquelle certains répondirent qu'il
s'agissait d'un montage, ce qui est peut-être vrai!
Autre réaction, celle de ce monsieur à qui l' affiche inspira cette réflexion que je vous livre ici tel quel .
Il n'y est
pas question de livre ni de départager le vrai du faux ou de donner des leçons, mais de mots et de l'effet qu'ils peuvent parfois produire sur une vie ce qui, on le comprendre fait lien et sens avec la littérature.
ça s'en va et ça revient ?
"Je
crains ayant vécu l'époque de l'affiche que des tendances actuelles
qui paraissent de bon sens , à certains, ne risquent créer plus ou
moins les mêmes effets pernicieux qu'à cette triste époque.
A
la date de l'affiche 1/05/1941 je vais avoir 10 ans. Je suis en
France depuis le 9/09/39 à la fin de la guerre civile . Entré par
Cerbère et dirigé vers Montignac surVézère avec ma sœur aînée
et un frère.
Ma mère et deux sœurs seront dirigées vers
Belle-Ile-en-Mer, le père et les deux frères aînés internés dans
le camp de concentration de Argelès-sur -Mer. Par la suite fin 1940
la famille sera réunie à Egletons la mère et les enfants sous le
statut des réfugiés apatrides de la Convention de Genève. Le père
et les aînés en camp de travail puis rapidement réquisitionnés
par l'organisation Tod à la base sous-marine de Bordeaux.
A
Montignac rapidement nous fûmes recueillis mon frère et moi par un
sabotier et sa femme dans leur belle maison de pierre. Ma sœur fut
recueillie par la pharmacienne. Ces français généreux qui
m'apparurent, alors, ordinaires ne l'étaient pas.
En
effet sous Pétain le discret sabotier ne resta probablement pas
les bras ballants, car après la guerre il revint de Dachau détruit
et décéda rapidement.
Quant
à la pharmacienne elle fut retrouvée par ma sœur vers 1943 dans
la même cellule à Limoges. les Allemands ayant demandé des
otages, à la suite d'une action des FFI près d'Egletons, je vis ma
sœur, écolière paisible, amenée par les allemands casqués en
armes. Sous Pétain tout était fiché: cette pharmacienne était
communiste. Les services de sécurité avaient fait le rapprochement
entre une communiste et une enfant de 11 ans qu'elle recueillit 4 ans
avant.
Pétain
fut nommé en 1939 ( tient? chez Franco) Ambassadeur à Madrid par
la III° République Française présidée par Albert Lebrun qui
démissionnera à l'Armistice.
Pétain
obtint les pleins pouvoirs de chef de l’État en juillet 1940. On ne
perdit pas de temps pour demander
à l'école sa collaboration. On fit dessiner aux jeunes élèves
l'image d'un lieu de sa région pour l'adresser au Maréchal. Ma
condition inclinait à obéissance. Maladroitement je dessinais un
château derrière une énorme grille. Pour cela je reçus un bâton
de maréchal en celluloïd avec les félicitations adéquates. Un
jour le Maréchal passa à la gare d'Egletons, les écoles
groupèrent les écoliers avec le petit drapeau tricolore sur le
quai. J'agitai comme les autres le drapeau devant le Maréchal
impavide derrière la glace blafarde du wagon.
L'enfant
que j'étais qui entendit dire que les républicains espagnols
pourraient être rapatriés chez Franco, mais que ceux qui n'avaient
pas de sang sur les mains ne risquaient rien. L'enfant a eu peur et
interrogea ses parents qui rassurèrent comme toujours mais eux
savaient qu'être socialistes engagés suffisait à Franco pour une
équivalence à sang sur les mains.
Pour
conclure à notre époque quant j'entends que telle famille étrangère
avec enfants doit être expulsée je pense à la déstabilisation
des enfants. Mon vécu m'interdit la xénophobie."
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