Titre: Karen et moi
Auteur: Nathalie Skowronek
Éditeur: Arléa,août 2011
Premier roman
Sélection du Prix du Télégramme 2012
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Ce que je retiens de l'histoire: Ce roman biographie s'ouvre sur une
belle citation de Paul Eluard :
« Tout à perdre je me vois
vivre »
C'est l'histoire d'une fraternité
littéraire et spirituelle entre l'auteur dont c'est le premier roman
et Karen Blixen femme de Lettres danoise 1885-1962 dont on peut
citer Out of Africa adapté au cinéma et la Ferme
africaine parmi ses textes les
plus connus.
Nathalie Skowronek compose ici un
ouvrage éblouissant sur une période de la vie de Karen Blixen et sur
certains aspects de sa propre vie. Elle choisit la période de son
équipée africaine où d'ailleurs Karen n'est pas encore connue
comme écrivain. Elle a fui au Kenya épousant sur un coup de tête
le frère de celui qu'elle aimait vraiment. C'est aussi l'occasion
d'échapper à l'ennui d'un milieu étriqué et de se forger un
destin à sa mesure. Nathalie Skowronek compose un beau portrait de
femme plein de subtilité.
A la fois fragile mais charpentée
d'un solide caractère Karen fait partie " de ses
pionnières qui ont ouvert des portes, hors des habitudes et des
conventions. " L'auteur se sent proche d'elle car certains
éléments font échos dans sa propre vie. En premier lieu sans doute
cette souffrance de ceux qui semblent porter le deuil de leur propre
vie et se sentent souvent malgré eux à part, étrangers au monde
formant une sorte d' aristocratie
marginale que la société ou leur milieu inclinent à leurs
imposer. Conventions, non-dits...la littérature est pour l'auteur une
véritable planche de salut. Dans un entretien accordé à Jean-Luc Germain pour le journal Le Télégramme du 19 mars 2012, elle souligne d'ailleurs
combien la littérature et la lecture peuvent sauver une vie. Enfant, elle cherche dans les livres les réponses aux questions qui la
troublent. Elle chemine avec la pensée de Karen depuis ses onze ans où
elle lisait La ferme Africaine . Onze ans c'est aussi le
nombre d'années entre la mort de Karen et la naissance de l'auteur.
Le récit est tissé de cette intimité inspirante.
Autre point commun entre les
deux auteurs, l'éclosion d'une vocation d'écrivain. Celle-ci passe
à chaque fois par le deuil, la perte, même si pour Karen
l' alchimie semble plus douloureuse. Karen trouve sa place
d'écrivain après avoir tout perdu, quant à Nathalie Skowronek elle raconte que ce
livre est advenu alors qu'elle manquait le projet de livre entrepris
précédemment.
Citons également le rôle du père de
Karen Wihelm. Il a vécu en Amérique, Blanc au milieu des indiens
menant loin de sa famille de la bourgeoisie danoise une vie comblée.
Ils se promènent souvent dans les bois entourant la maison
familiale de Rungstedlund. Sa fille n'a alors que dix ans mais il lui
confie son amour de la nature de la liberté et de la solitude. Il
lui transmet son goût pour le voyage et la nature mais aussi le
traumatisme lié à son suicide.
Quant à Nathalie S.,elle se décrit
ainsi: cette "enfant poids plume qui marchait sur la plante des
pieds et aurait voulu se fondre dans le décor". En effet dans cette
famille où tout doit être sous contrôle, son père lui aussi
rêve d'ailleurs puisqu'il lui avoua " combien il
aurait voulu tout lâcher, embarquer et se lancer dans un tour du
monde. "
Il y aurait sans doute encore beaucoup
à dire à propos de ce beau texte, j'ai beaucoup aimé également
l'évocation de l'Afrique, les ambiances et par exemple le formidable
récit de la traque au Lion. Particulièrement émouvante aussi la
fin du roman et le personnage de la mère qui soutiendra sa fille
jusqu'au bout en partant pour l’Afrique à plus de soixante-quinze
ans volant au secours de sa fille meurtrie. La question que je me
pose concerne Nathalie Skowronek , je serais assez curieuse de
connaître le sujet du livre avorté qu'elle évoque dans son
interview et son prochain projet d'écriture? Ce livre n'est certes pas aussi romanesque que celui de Didier Decoin mais il m'a intéressé et c'est jusqu'à présent mon préféré parmi mes lectures (5/6) de la sélection du Prix du Télégramme.
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