dimanche 1 avril 2012

Karen et moi de Nathalie Skowronek


Titre: Karen et moi
Auteur: Nathalie Skowronek
Éditeur: Arléa,août 2011
Premier roman
Sélection du Prix du Télégramme 2012
Lien vers le site de l'auteur Nathalie Skowronek Ici
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Ce que je retiens de l'histoire: Ce roman biographie s'ouvre sur une belle citation de Paul Eluard :
« Tout à perdre je me vois vivre »

C'est l'histoire d'une fraternité littéraire et spirituelle entre l'auteur dont c'est le premier roman et Karen Blixen femme de Lettres danoise 1885-1962 dont on peut citer Out of Africa adapté au cinéma et la Ferme africaine parmi ses textes les plus connus.
Nathalie Skowronek compose ici un ouvrage éblouissant sur une période de la vie de Karen Blixen et sur certains aspects de sa propre vie. Elle choisit la période de son équipée africaine où d'ailleurs Karen n'est pas encore connue comme écrivain. Elle a fui au Kenya épousant sur un coup de tête le frère de celui qu'elle aimait vraiment. C'est aussi l'occasion d'échapper à l'ennui d'un milieu étriqué et de se forger un destin à sa mesure. Nathalie Skowronek compose un beau portrait de femme plein de subtilité.
A la fois fragile mais charpentée d'un solide caractère Karen  fait partie " de ses pionnières qui ont ouvert des portes, hors des habitudes et des conventions. " L'auteur se sent proche d'elle car certains éléments font échos dans sa propre vie. En premier lieu sans doute cette souffrance de ceux qui semblent porter le deuil de leur propre vie et se sentent souvent malgré eux à part, étrangers au monde formant une sorte d' aristocratie marginale que la société ou leur milieu inclinent à leurs imposer. Conventions, non-dits...la littérature est pour l'auteur une véritable planche de salut. Dans un entretien accordé à Jean-Luc Germain pour le journal Le Télégramme du 19 mars 2012, elle souligne d'ailleurs combien la littérature et la lecture peuvent sauver une vie. Enfant, elle cherche dans les livres les réponses aux questions qui la troublent. Elle chemine avec la pensée de Karen depuis ses onze ans où elle lisait La ferme Africaine . Onze ans c'est aussi le nombre d'années entre la mort de Karen et la naissance de l'auteur. Le récit est tissé de cette intimité inspirante. Autre point commun entre les deux auteurs, l'éclosion d'une vocation d'écrivain. Celle-ci passe à chaque fois par le deuil, la perte,  même si pour Karen l' alchimie semble plus douloureuse. Karen trouve sa place d'écrivain après avoir tout perdu, quant à Nathalie Skowronek elle raconte que ce livre est advenu alors qu'elle manquait le projet de livre entrepris précédemment.
Citons également le rôle du père de Karen Wihelm. Il a vécu en Amérique, Blanc au milieu des indiens menant loin de sa famille de la bourgeoisie danoise une vie comblée. Ils se promènent souvent dans les bois entourant la maison familiale de Rungstedlund. Sa fille n'a alors que dix ans mais il lui confie son amour de la nature de la liberté et de la solitude. Il lui transmet son goût pour le voyage et la nature mais aussi le traumatisme lié à son suicide.
Quant à Nathalie S.,elle se décrit ainsi: cette "enfant poids plume qui marchait sur la plante des pieds et aurait voulu se fondre dans le décor". En effet dans cette famille où tout doit être sous contrôle, son père lui aussi rêve d'ailleurs puisqu'il lui  avoua " combien il aurait voulu tout lâcher, embarquer et se lancer dans un tour du monde. "
Il y aurait sans doute encore beaucoup à dire à propos de ce beau texte, j'ai beaucoup aimé également l'évocation de l'Afrique, les ambiances et par exemple le formidable récit de la traque au Lion. Particulièrement émouvante aussi la fin du roman et le personnage de la mère qui soutiendra sa fille jusqu'au bout en partant pour l’Afrique à plus de soixante-quinze ans volant au secours de sa fille meurtrie. La question que je me pose concerne Nathalie Skowronek , je serais assez curieuse de connaître le sujet du livre avorté qu'elle évoque dans son interview et son prochain projet d'écriture? Ce livre n'est certes pas aussi romanesque que celui de Didier Decoin mais il m'a intéressé et c'est jusqu'à présent mon préféré parmi mes lectures (5/6) de la sélection du Prix du Télégramme. 


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