mercredi 2 novembre 2011

Et rester vivant de Jean-Philippe Blondel- Rentrée littéraire septembre 2011


Titre:Et rester vivant                     
Auteur:de Jean-Philippe Blondel
Éditeur: Bûchet-Chastel- 

Ce que je retiens de l'histoire:A 22 ans,le narrateur a déjà perdu    mère et  frère dans un accident de voiture quelques années auparavant. Le récit commence: cette fois c'est  son père qui vient de se tuer dans un accident de voiture. Le roman s'inspire de  la propre histoire de l'auteur. Il a attendu longtemps avant de se raconter, et   on imagine  aisément pourquoi. Se battre avec les spectres,et puis  traquer au plus prés cet effet de réel sans être invraisemblable sans être impudique et raconter malgré tout comme "unique dépositaire de la mémoire familiale"
Seul désormais il décide de tout vendre et de partir avec ses deux plus proches amis: Laure, son ancienne  compagne et Samuel en direction de Morro Bay en Californie. Simplement parce qu'une chanson qu'il aime porte le nom de cette ville.Désormais puisqu'il n'y a plus rien à perdre , il vend donc tout et tente de  rester vivant!

Avis: J'avais découvert et apprécié cet écrivain avec son roman Accès direct à la plage. J'ai également beaucoup aimé celui-ci. On pense à Kérouac car il y a un esprit "  routard" en quelque sorte  dans cette histoire, ce qui compte ce n'est pas vraiment la destination mais le voyage, la rencontre.
Le récit m'a captivé dés les première lignes. On ressent  le désespoir dans une sorte de" par delà" la souffrance. Le personnage flotte dans une fantasmagorie provoquée par les douleurs extrêmes qui déclenchent un sentiment d'absurdité absolue, d'étrangeté au monde. Comme si il n'arrivait plus à "toucher" le réel, contraint à l'observer  depuis " derrière la vitre",celle de la voiture dans laquelle il sillonne le pays, symbolique à ce titre. Nous suivons expédition de survie et on pense parfois à Jules et Jim avec ses  trois personnages à géométrie variable. Si l'histoire est  douloureuse, elle n'est pourtant pas triste et réserve  quelques surprises à travers les rencontres en particulier. Quel beau  personnage que celui de Rose! J'espère que la vie a eu ce talent de la faire exister, sinon belle invention. On pense là à Bagdad Café.
  Voici donc un magnifique roman sur le deuil, le souvenir et l'écriture qu'on imagine difficile tant on sent à quel point l'auteur s'abreuve à la vie qui palpite tout prés, du cote de ses filles qu'il éprouve le besoin de regarder afin de s'ancrer pour entreprendre cette plongée en écriture derrière le miroir.                                        

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