L'histoire:
Le grain de sable, on croit le connaître, mais il peut prendre bien des aspects. Celui qui vient soudainement gripper la carrière de fonctionnaire diplomatique, benoîte et prévisible, du héros du Front russe, formé à l’exotisme par une lecture méticuleuse de Géo, adopte celle d’un attaché-case. Grande chose noire et anguleuse, cadeau de maman. À l’heure de l’entrée en fonctions, un chef de service vient y donner du genou. En découle une lésion au front assortie d’une mutation sèche, aux confins de l’empire, sur le « front russe », service voué au « pays en voie de création – section Europe de l’Est et Sibérie ». Usant de cette officine diplomatique (située dans le néo-XIIIe, « sorte de Broadway faussement high-tech ») comme base opérationnelle, notre homme va répondre à une rare vocation de gaffeur lunaire et de planificateur de catastrophes, plus désopilantes les unes que les autres, qui renforceront l’exil de notre homme sur le « front russe », entre Boutinot, le chef de service, Aline, fugace maîtresse et quelques collègues improbables. Notre homme, frustré dans son désir d’horizon (« J’avais l’impression d’être loin sans être ailleurs »), se résignera à ce bout de quai qu’est sa carrière de fonctionnaire (« Je vis et il ne se passe rien »). Mot de la fin, signé du même : « L’histoire d’une vie, c’est toujours l’histoire d’un échec ». Le livre, lui, est une vraie réussite… Rire garanti…
La rencontre:
La bibliothèque de Landivisiau proposait de rencontrer Jean-Claude Lalumière pour son roman Le front russe paru aux éditions Le dilettante ce jeudi 26 mai dans le cadre de sa participation au Prix Cezam 2011.Une vingtaine de personnes étaient présentes dont la plupart avaient déjà lu et apprécié le roman.
Je découvrais l'auteur et c'est toujours un moment intéressant de confronter son image mentale immanquablement suscitée par toute lecture avec une certaine facette de la réalité physique, c'est-à-dire ce qui se dégage de cette première rencontre.Toujours faire la distinction entre l'homme et l'œuvre disaient mes professeurs!
C'est donc avec toutes ses prudentes que je m'autorise à dire qu'il n'y a pas de grosse surprise lorsque je découvre le visage ( avenant) et la mise ( classique un peu rétro, sauf les chaussures crèmes)de Monsieur Jean-Claude Lalumière.Il pourrait incarner le personnage de son roman à défaut d'être celui-ci. Mais il ne s'agit pas d'un roman autobiographique.
Voici l'histoire d'un enfant élevé dans "du coton" .Ainsi surprotégé il se retrouve en panne de destin , coincé au fond d'un triste bureau du Ministère des affaires étrangères,ayant raté sa vocation qui était peut-être de découvrir le vaste monde s'il avait suivi d'autres chemins que celui du compromis , autrement inspiré par son goût pour les voyages.
L'auteur nous explique qu'il s'agit-d'une histoire triste traitée avec la distanciation nécessaire de l'humour.Tout est choisi avec soin , le choix de l'éditeur, de la couverture,et chaque élément a sa raison d'être,sa symbolique: l'attaché case cadeau empoisonné de sa mère y compris, dans ce roman d'apprentissage d'un apprenti qui tourne en rond.
Nous avons été plusieurs à réagir a propos du ton particulièrement désespéré de la dernière phrase. qui nous paraissait plutôt décalé par rapport à ce qui précède.Pourtant ne s'agit-il pas là de la seule vérité que nous devions tous affronter à savoir que toute vie chemine d'échecs en échecs et que le concept de réussite est encore un échec qui s'ignore? L'auteur nous précisa qu'un blogger lui affirmait que la dernière phrase était ce qu'il y avait de mieux dans son roman!
J'ai aimé cette rencontre car Jean-Claude Lalumière est un homme élégant,s'il se pose des questions existentielles c'est avec légèreté.L'humour dont il est amateur aussi comme lecteur.( il est féru de littérature anglo-saxonne) est on le sent chez lui autant un outil qu'une protection. Un garde fou pour le pas devenir pesant? Il aime la belle langue d'où son intérêt pour certains auteurs contemporains tel que Maylise de Kerangal lauréate du dernier Prix Médicis dont il a beaucoup aimé Naissance d'une Pont.Auteur que nous avions d'ailleurs reçu à Morlaix dans le cadre de ce même Prix Cezam.
Un premier ouvrage de commande a été écrit ( un roman policier se déroulant dans cette ville ) pour un petit éditeur, mais sa qualité a malheureusement pâti des délais imposés et de l'absence de relecture de l'éditeur.
Nous attendrons donc le prochain roman car Monsieur Lalumière fait désormais parti des auteurs qu'on a envie de suivre à la bibliothèque.Si sa plume ne le fait pas encore vivre( il travaille au Ministère de la Culture) c'est pour lui un atout permettant de garder les deux pieds sur terre, en effet selon lui certains écrivains se perdent et perdent leurs lecteurs avec des sujets trop élitistes.
Pour son prochain roman il espère pouvoir publier de nouveau chez le même éditeur.C'est tout le mal que je souhaite à ce bordelais avec qui je partage ce goût pour la plus belle région de France.(Ces propos n'engagent que moi )
Pour le blog de l'auteur c'est ici
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