mardi 24 mai 2011

Entre ciel et terre de Jon Kalman Stefansson Prix du Télégramme

Titre: Entre ciel et terre
Auteur: Jon Kalman Stefansson
Edition: Gallimard,237 pages, parution février 2010
Interview de l'auteur ici
Thème: Nous sommes en Islande dans des baraques blottis au fond d'un fiord. Elles abritent une colonie de rudes pêcheurs de morues en ce 19ème siècle.Deux d'entre eux sont amis, Bardur lecteur des Paradis perdus de Milton et le "gamin".Ce qui les rapprochent c'est cette soif de connaissances, cette envie déraisonnable , de s'intéresser à la beauté des mots plutôt qu'aux moyens de se maintenir en vie .Cette vie est axée autour de la pêche à la morue, inchangée depuis des millénaires"morue qui se fiche des mots,même des adjectifs comme sublime"tout dépend d'elle et à chaque fois qu'ils sortent en mer, ils ne sont jamais assurés d'en revenir tant il est hasardeux d'affronter cette terrible mer et ses vents violents et glacés dans une barque à rame. Dieu les accompagnent et les protègent contre la peur de tomber dans l'eau noire du cercle polaire.Ils ne savent pas nager et leur attention est tendue entre l'espoir d'une bonne pêche et la nécessité de sauver sa peau, face aux éléments qui ne pardonnent rien:le ciel,le vent, la neige,l'eau,le froid. Pétrur est patron pêcheur,il a souri deux fois dans sa vie:la première à 8 ans , la deuxième lorsqu'il vit  Andrea, sa femme cantinière de la maisonnée. Il y a la Arni, Einar , Gvendur qui travaillent pour lui...C'est encore la nuit,il faut prendre la mer pour gagner sa pitance, pour acheter cette paire de botte qui protège du froid durant ces marches interminables, pour qu'elle me regarde de nouveau...suivons les sur la barque à rame...

Avis:Un curieux roman construit autour de quatre mouvements et d'un événement central. Pour ceux qui n'ont pas lu le livre, je n'en dit pas plus et leur conseille de ne pas lire le quatrième de couverture qui en dit trop à mon avis comme souvent.
J'ai beaucoup aimé la première partie et l'évocation tourmentée de la vie des pêcheurs, on sent véritablement le froid et la houle on voit le ciel gris se couvrir de nuages couleur de plomb, on sent la présence inquiétante des abysses. J'ai pensé à Melville et à Zola parfois, qui d'ailleurs est cité dans le livre. Puis cette façon de parler de l'humain qui toujours malgré tout rêve d'absolu. Pour certains c'est Dieu, pour d'autres c'est l'amour rêvé ou à conquérir ou reconquérir puis pour d'autres les mots.Pour moi il a été difficile de suivre la suite du livre, celle où le gamin retourne voir l'aveugle pour lui rendre le livre.Elle m'a parue en décalage par rapport à la première partie . Ainsi même si je reconnais la beauté de cette écriture qui vous entraîne parfois dans un tourbillon poétique , je dirais que mon attention s'est progressivement étiolée. Il y a une mystique poétique un peu" raide" qui me laisse à la porte.Une sorte d'intransigeance qui m'effraie un peu et que j'aurais peut-être appréciée si j'avais été plus jeune?J'avoue rechercher les raisons de mon désintérêt car ce roman avait tout pour me plaire.Autour de moi d'ailleurs il a été unanimement apprécié et malgré mes réserves j'en conseille la lecture.D'ailleurs l'histoire prône aussi l'éloge de la différence , voici donc un argument  pour en faire la découverte.

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