samedi 9 avril 2011

Tu verras

Titre:Tu verras
Auteur:Nicolas Fargues
Editeur:P.O.L
Thème:Colin vient de perdre son fils Clément. Voici le trajet d'un père mis à la torture par l'épreuve d'un deuil impossible.
Avis: Avec subtilité l'auteur nous permet d'entrer en empathie avec Colin. Pourtant je restais sur mes gardes face à un tel sujet. Colin est souvent sidéré par cette montagne de larmes ( comme il l'appelle).Cependant le roman est riche.Tout d'abord parce qu'il va au-delà du pathétique.L'émotion et le deuil du fils sont portés ici par le père, ce qui n'est pas si  courant à ma connaissance dans la littérature.La description du couple père/fils est très convaincante.J'aime bien la façon dont on les perçoit à travers les détails du quotidien et les bribes de souvenirs. Clément  par exemple est un adolescent ordinaire au  jean  baggy porté trop bas( au grand dam de son père) et au maillot XXL de basketball .Avec ses potes à qui il peine à en imposer et cette fille dont il est amoureux sans retour . Colin se souvient de toutes ces règles, ces remarques, ces prescriptions ces  interdits ( d'ailleurs souvent très vite transgressés par lui même) qu'il adressait à son fils et  qui fondent la litanie de sa mémoire: dérisoire  une fois l'adolescent disparu!  Tout sonne juste dans ce double portrait.L'évocation des moments partagés mais aussi le regard que Clément porte sur lui même en père bobo petit bourgeois, démissionnaire, en train de  bricoler  une éducation "présentable" malgré ses propres blessures et  sa situation de  père divorcé plein de lâcheté face à sa petite amie Caroline à qui il passe tout. Cette Caroline immature et terriblemnt encombrante entre le père et le fils comme l'étaient les amoureuses de son propre père.Il y a ces mots " Tu verras " qu'il adressait à son fils pour le conseiller sur l'attitude à avoir vis à vis des femmes. Il y a enfin le souvenir de ce  qu'il disait à son fils à qui il assurait ne pouvoir survivre s'il venait à disparaitre...On s'attache à Colin pour qui on tremble soudain parcequ'on ne sait  s'il va pouvoir gravir cette impossible montagne du deuil. En effet personne même dans son entourage proche ne semble pouvoir le détourner de son désespoir, ni sa sœur bien aimée, ni ses amis et encore moins Caroline congédiée à la première occasion. J'ai beaucoup aimé  la deuxième partie du livre sur laquelle je ne dirai rien pour garder au lecteur le plaisir de la découverte ainsi que la manière dont le roman s'achève. Un roman attachant où on retrouve avec plaisir le style de Nicolas Fargues.

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